La stèle du souvenir aux Tillarets

Si vous prenez l’ancienne route de Champs-sur-Drac, en suivant l’avenue de la résistance, vous allez arriver jusqu’à la stèle érigée en mémoire d’un drame de la guerre en 1944.

Raymond Grimoud dans l’article ci-dessous a rassemblé ses souvenirs de cette époque alors qu’il travaillait au dépôt du chemin de fer.

« Nous sommes en 1944. La France a perdu la guerre contre les allemands qui occupent la France. L’Isère en compte beaucoup. La résistance a laissé des traces et les maquisards sont nombreux.

Le 12 juin 1944, un groupe de ceux-ci se trouve dans le secteur du Tillaret et attend un camion du maquis qui doit les mener vers une nouvelle destination. Certains maquisards réussissent à s’échapper dès qu’ils aperçoivent un camion allemand, sur la route en contrebas du champ. Ils comprennent très vite qu’il ne s’agit pas du camion qu’ils attendent.

Mais comment les allemands ont-ils été avertis de manière aussi précise ? Malheureusement, 4 résistants sont abattus. Ce sont les soldats Noël Brunet, Marius Brunier, Louis Merlin et Clodius Roussillon.

La petite sirène des ateliers du chemin de fer de la Mure retentit, c’est la fin de la journée pour le dépôt. Il est 17h30. Le groupe d’agents remonte à pied le chemin de la Peyrela, en direction du village ou un certain nombre d’entre eux habitent.

Je fais partie de ce groupe avec mon beau-frère, Adrien Combe qui est le fils de Jean combes. Nous entendons, tout à coup, au loin une fusillade qui dure quelques minutes. Il est difficile de savoir de quel secteur il s’agit : Les Biautes, La Chapelle, … ? Chacun rentre chez soi.

C’est alors qu’Adrien Combe, en se rendant chez lui, apprends par le commandant du groupe d’allemands qui ont effectué cette fusillade que son père, Jean qui se trouvait au milieu de son champ assis près de ces 2 vaches, a été mortellement touchée, en plein cœur.

L’officier se confond en excuses. Par chance la femme de Jean et la femme d’Adrien, Fernande ma sœur qui se trouvait en haut du champ, n’ont rien. Cette fusillade a donc tué 4 maquisards et 1 cultivateur innocent ». Raymond Grimoud.

Après les élections municipales de 1971, le conseil municipal a décidé la construction d’une stèle du souvenir en mémoire de ces cinq personnes. Cette stèle a été inaugurée le 19 juin 1971 et depuis chaque année, nous nous souvenons…

Extrait du journal trimestriel de la commune.