L’exposition :
Cette série photographique a été imaginée à partir de deux projets réalisés dans le cadre du programme Culture et Santé, avec le foyer Logement Personnes âgées les Alpins (Grenoble) entre 2016 et 2018 : Petites Histoires Photographiées (Démarche autour de la mémoire de l’établissement ) et Le Temps des Possibles ( Autoportraits photographiques des résidents, élaborés à partir de leurs passions, leurs rêves, leurs talents oubliés).
La réalisation des photographies a eu lieu suite à des ateliers avec les personnes âgées et une résidence in Situ.
De cette aventure commune, STILL LIVING donne à voir une sélection très resserrée de ces images produites, un point de vue : contrairement à toutes attentes, alors que chaque jour fait mine de ressembler à la veille, alors que le temps s’imprime sur les corps, c’est un sentiment de folie, d’absence de limites, de puissance collective, de joie et de dérision qui innonde ce lieu de vie.
A l’automne 2021 Nadine barbançon (photographe) et Delphine Prat (creation sonore) interviendront à l’EPHAD le chant du Ravinson pour réaliser un projet artistique intitulé Correspondances, à partir d’ateliers avec les résidents dans l’établissement et de déplacements vers l’extérieur.
Depuis plusieurs années Nadine Barbançon consacre une partie de son travail photographique avec ceux que l’on appelle désormais les personnes âgées, et qu’elle préfère nommer les vieux.
Dans le mot « vieux » il y a le mot « vie ». Beaucoup plus qu’une question de vocabulaire, c’est une question de point de vue : au delà de notre âge, quelle relation avons nous à notre corps, et notre propre vieillissement ? Alors que la moitié des enfants qui naissent aujourd’hui seront centenaires, qu’en est-il de notre regard porté sur les vieux ? Qu’en est-il de nos peurs de vieillir ? Quels interstices existe-t-il dans les représentations figées entre le senior hyperactif et le vieux râleur et réac ?.
« Je ne cherche pas un regard général sur ces lieux de vie collectifs, mais à exprimer ce que les résidents m’ont laissé entrevoir de leur univers particulier. Et à la Résidence des Alpins, j’ai entrevu beaucoup de joie, d’envie, de désir de créer, d’humour aussi. Je suis finalement dans une sorte d’empathie, j’interprète ce qui m’est donné à percevoir, jusqu’à le mettre en scène avec eux. Je suis sensible aux écarts de perception de la photographie entre nos différentes générations : la place occupée par les images n’est pas la même, et nous avons beaucoup à nous apprendre, nous surprendre mutuellement. Dans ces rencontres avec les vieux, ce qui me tient à coeur, c’est bien la question de « faire commun », c’est à dire créer ensemble un espace de jeu possible pour se jouer de l’image de la vieillesse, voire d’en déjouer la réalité ». nadine barbançon